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14 avril 2007 6 14 /04 /avril /2007 17:19

Dans notre dernier article, écrit et posté à Breves, nous n'étions toujours pas sur le rio Amazonias et contournions encore l'île de Marajo. Depuis cette escale, les connexions Internet sont  inexistantes ou trop lentes pour envisager une mise à jour du blog. Nous continuons donc notre lente progression vers Santarem.

Nous alternons les mouillages devant des villes ou des bourgades où nous restons deux ou trois jours et des nuits en mouillage forain dans la verdure le long d'une berge, entre deux îles ou à l'entrée d'un « furo ». Nous effectuons des journées de navigation de huit à dix heures en moyenne et rarement plus de deux journées de suite.


Parti le samedi 24 mars de Breves au lever du jour dans la brume, nous embouquons le minuscule furo Asturia en file indienne, le spectacle est splendide. Arrivé en fin d'après-midi au mouillage, nous mettons l'annexe à l'eau et exploration des berges, des furos et des iguarapes [petit furo accessible en annexe seulement] proches du bateau.

Dimanche 25 mars, reprise de la progression et à 9H30 nous débouchons enfin dans le rio Amazonias. A cet endroit il est large de quatre ou cinq milles et charrie beaucoup de bois et de déchets végétaux, ses eaux sont marrons. Nous progressons à toucher la berge pour éviter d'affronter la veine de courant principal qui atteint quatre noeuds et plus. Nous ne progressons sur le fond qu'à quatre noeuds parfois un peu moins. Mouillage devant l'île Mojui. Hubert a passé la journée sur l'Alvaro Furtado en compagnie de Philippe, Nicolas et Emilio.

Lundi 26 mars, repos au mouillage de l'île Mojui. Nous partons en exploration en annexe avant le lever du soleil pour tenter de voir des animaux sur les berges et dans les petits furos proches du mouillage. Peine perdue... nous rentrons bredouille, crottés et n'avons vu que des moustiques et des buffles ! La végétation est dense et impénétrable.

Mardi 27 mars, départ au lever du jour... c'est une habitude... ! Difficile progression à 15 -20 mètres de la berge par des fonds de 12 à 20 mètres de profondeur. En fin de matinée nous quittons le cours du rio Amazonias pour rentrer dans celui du rio Xingu. Le rio Amazonias charrie des eaux de couleur marron alors que le Xingu a des eaux moins chargées de couleur sombre, on a l'impression de naviguer sur du Coca Cola ! La ligne de partage des eaux est très nette et agitée de nombreux remous. A 14H00 mouillage à proximité de l'île Macacos, exploration en annexe d'une superbe rivière galerie et bénéficions ensuite d'un splendide arc en ciel sur le mouillage. Tous les soirs le ciel s'assombrit et l'horizon est zébré d'éclairs d'orages. Avec un peu de chance nous pouvons récupérer 30 ou 50 litres d'eau de pluie dans nos réservoirs.

Mercredi 28 mars, petite matinée de navigation et nous mouillons devant la ville de Porto do Mooz sous un violent grain de pluie et de vent... pas de problème l'ancre va tenir pour les trois jours de l'escale ! Cet après-midi... au programme... vidange moteur... alors que Dominique et Hubert partent en reconnaissance dans la ville aux ressources assez limitées.
La municipalité nous accueille avec gentillesse et organise des visites guidées de la bourgade et des excursions d'une journée en camion ou en bateau : visites de coopératives et d'exploitations (élevage, pisciculture, ressources de la forêt, etc...). Nous visitons également des communautés isolés  le long du fleuve, par communauté il faut comprendre un regroupement de population mettant en commun des ressources comme des terres, un groupe électrogène etc, il n'y a pas de connotation religieuse ou confessionnelle.


Dimanche 1° avril, nous reprenons la route pour rejoindre le rio Amazonias et mouillons face à Almeirim. Insidieusement et lentement le paysage a changé... des mouvements de terrain se dessinent, il y a même des falaises le long du fleuve, la forêt est moins dense et nous découvrons un paysage de prairies humides. Les riverains vivent un peu moins des ressources de la forêt et un peu plus de l'élevage. Les oiseaux sont beaucoup plus nombreux et plus visibles car la forêt est souvent assez éloignée de la berge.

Accueil très chaleureux des habitants d'Almeirim qui participent massivement aux festivités organisées par la municipalité pendant les deux jours de notre escale. Nous passons en particulier une journée complète dans la communauté d 'Arumanduba perdue au fond d'un minuscule Iguarape et nichée au pied des premiers escarpements du terrain. Les membres de la communauté vivent de l'élevage et surtout de l'exploitation de la noix du Brésil... la chastagna du Para que l'on retrouve ensuite dans les épiceries fines en Europe... à Paris chez Fauchon par exemple !

Mercredi 4 avril, nous parcourons une trentaine de milles et embouquons un petit furo rectiligne et mouillons en file indienne devant la communauté de Novo Horizonte au coeur des prairies humides.  Cette communauté est construite le long du furo, les maisons sont desservies par un unique trottoir. Nous y restons deux jours au calme, au contact de la nature et des habitants qui semblent aussi content de nous voir que nous de les rencontrer. Il n'y a aucune ressource et nous  explorons les furos les plus proches. Des équipages, plus chanceux que nous, verrons des serpents et quelques singes..... Hubert est parti pour tenter de voir des caïmans et il est revenu déçu ! Les paysages sont superbes, les oiseaux innombrables et nous sommes aux premières loges pour assister à la vie quotidienne des membres de la communauté rythmée par le fleuve, ses inondations et ses caprices. Nous participons à l'office religieux du jeudi saint célébré par le chef de la communauté. En absence d'un père, il s'agit de prières, de chants et de la lecture de textes. A l'issue le rallye donne à la communauté des cartons de fournitures scolaires, des médicaments et un sac de produits de première nécessité pour chacune des familles. Les deux jours de l'escale à Novo Horizonte s'écoulent paisiblement.... ballades en annexe, bricolage, courrier etc...Mais il ne pleut plus depuis quelques jours et nos réserves d'eau s'épuisent... il nous faut de la pluie d'urgence !!


Samedi 7 avril,une étape de 32 milles nous conduit dans le furo Outeiro, c'est un mouillage forain en pleine nature surplombé par un petit piton. Le furo est parcouru par un fort courant qui transporte de très nombreux « meurure » c'est à dire des plaques de jacinthes d'eau. Le matin, avant de relever le mouillage il faut dégager l'ancre et la chaîne de toute cette végétation, l'aide des pompiers embarqués sur l'Alvaro Furtado est la bienvenue.

Dimanche 8 avril, nous fêtons Pâques en navigation sur l'amazone.... 41 milles plus loin nous arrivons après une journée très chaude devant la ville de Monte Allegre. Une partie des bateaux accoste le « trapiche » [débarcadère principale] de la ville, mais pour nous bénéficiant d'un très faible tirant d'eau, nous sommes avec six autre bateaux de l'autre coté du furo dans une petite mare aux canards au milieu de la verdure... les bateaux sont littéralement posés dans la prairie par à peine 1,50 mètres d'eau. C'est moyennement commode pour l'avitaillement et le plein d'eau, mais c'est merveilleux car nous sommes au calme parmi les oiseaux.... et les moustiques ! Dominique et Hubert effectuent sous une pluie battante une belle ballade pour admirer des peintures rupestres vieilles de 13 000 ans.


Mercredi 11 avril, une étape longue et éprouvante de (53 milles en 12 heures) qui nous amène à la tombée de la nuit aux portes de Santarem dans le furo Tapara.


Jeudi 12 avril, dernière et ultime étape de notre remontée d'une partie du cours de l'Amazone. Nous parcourons 34 milles sur le rio Amazonias puis longeons Santarem et embouquons le rio Tapajos sur une quinzaine de milles. Notre mouillage est magnifique, petit lagon avec une langue de sable et de l'eau claire où il est agréable de se baigner. Il s'agit en fait de la plage à quelques 30 kilomètres de Santarem. Nous allons y rester 4 à 5 jours pour un repos mérité et allons pouvoir mettre à jour le blog qui est un peu délaissé depuis deux à trois semaines.


Ne manquez pas de regarder les nombreuses photos qui ont été ajoutées sur l'album de l'étape 07 Amazone.

 

Benoît & Dominique sur Ramatoa, rédigé et posté à Santarem le 14 avril 2007.

 

 

 

 

 

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commentaires

M
Contente d'avoir de vos nouvelles... Vous lire est toujours un réel plaisir.
C
Contente de voir enfin quelques photos de cette remontée de l'Amazone ! Profitez bien de votre escale ...

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