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19 août 2012 7 19 /08 /août /2012 09:04

 

Effectivement les projets sont faits pour être modifiés ! Finalement au Vanuatu il n'y aura pas de mouillages sur la côte nord d'Efate pour cause de météo instable et passablement pourrie, nous sommes très bien sur notre coffre à Port Vila. Tous les voiliers en partance, « Toucan » pour Cairns en Australie et les autres pour descendre vers les îles loyauté ou la Nouvelle Calédonie directement, guettent une fenêtre météo favorable.

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L'attente n'est pas désagréable ici à Port Vila. Le 21 juin : fête de la musique comme en métropole sous la houlette de l'Alliance Française. Quelques jours plus tard nous assistons, juste un peu avant notre départ, à l'arrivée de sept pirogues polynésiennes qui effectuent depuis plus d'un an déjà un grand tour de l'océan Pacifique. Elles sont en route vers les îles Salomon pour participer au festival des arts mélanésiens et font une escale de quelques jours à port Vila. Cela apporte de l'animation dans cette petite capitale.

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Enfin le 25 juin, la météo nous promet une fenêtre plus favorable. Les formalités de sortie du Vanuatu sont expédiées rapidement, le plein de gasoil est complété ainsi que la cave du bord et le tout hors taxes ! Nous voulons rejoindre la petite marina de Wé sur l'île de Lifou dans les Loyautés. Avec Ouvea au nord, Tiga et Mare au sud ces quatre îles situées à une petite centaine de milles au large du caillou constituent la Province des Îles de la Nouvelle Calédonie. Pour y arriver de jour et parcourir les 200 milles qui nous séparent de Wé, nous devons partir en fin d'après-midi. A 19h30 nous quittons le mouillage de port Vila et faisons route sous voile, grand voile à 2 ris et trinquette, dans un vent d'est sud-est de 25-30 nœuds qui devrait mollir en fin de nuit et dans la journée du lendemain. La mer est forte, la houle modérée, l'allure du petit largue n'est pas très confortable nous sommes de nouveau malades et payons un tribu à Neptune !

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Tout au long des 204 milles de la traversée les conditions resteront les mêmes sans amélioration aucune. Le mercredi 27 juin, le jour grisouille se lève sur Lifou qui est déjà haute sur l'horizon. Spectacle bien différent car l'île est un vaste plateau tabulaire sans aucun relief, cela change des îles hautes et volcaniques de l'archipel voisin.

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A 9 heures nous trouvons une place au quai de la petite marina de Wé, pleine comme un œuf car occupée par des enseignants et des soignants travaillant ici et vivant sur leurs voiliers. Accueil très sympathique de cette petite communauté de voileux et très bonne ambiance. Nous pensons y rester une petite semaine. En fait nous allons y rester plus de deux semaines, parce que la météo n'est pas favorable pour rejoindre la Grande Terre, mais aussi parce que nous y sommes fort bien... calme et tranquillité assurés.

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Du coté des formalités d'entrée en Nouvelle Calédonie, Wé est normalement, depuis peu, un port d'entrée... la réalité est un peu différente ! A notre arrivée le capitaine de la marina qui assure ces formalités était à Nouméa pour une durée indéterminée... seul le technicien sanitaire de la Quarantaine est venu inspecter notre frigo avec beaucoup de bienveillance. Les avis des résidents pour les Douanes et la Police de l'Air et des Frontières sont assez vagues et imprécis. Dès le lendemain, notre téléphone équipé d'une carte Sim locale me permet d'appeler les Douanes, Ramatoa est enregistré comme arrivant à Wé et il me suffira de passer récupérer le certificat d'admission en franchise temporaire (IFT) à notre arrivée à Nouméa. Pour la PAF, les avis divergent car ils semblent moins cool que les Douanes et demandent que le bateau rejoigne Nouméa sous 48 ou 72 heures... ce n'est pas notre intention. De plus à son retour, le capitaine du port confirme la nécessité de se présenter sans perdre de temps à la PAF de Nouméa. Je me résous donc à faire un aller-retour en avion à Nouméa, le lundi 2 août, pour me présenter au bureau de l'immigration avec nos deux passeports. A mon arrivée à l'aéroport de Magenta, taxi vers la zone du Port Autonome, je passe d'abord au bureau des Douanes où je récupère mon IFT sans problème avec un accueil très aimable, ensuite je me présente au bureau de la PAF où le fonctionnaire inspecte nos passeports et étant de nationalité française estime que mon déplacement n'était pas indispensable... il accepte tout de même de tamponner les passeports pour le fun ! A 10H30, tout était terminé et je baguenaude du coté de port Moselle en attendant mon vol retour en fin d'après-midi. En conclusion, formalités d'entrée possible à Lifou.... mais c'est pas très au point ni très clair... enfin c'est la Nouvelle Calédonie !

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Wé est le siège de la Province des Îles Loyautés, elle dispose d'un aéroport avec deux à trois vols quotidiens vers Nouméa, le navire à grande vitesse assure deux rotations hebdomadaires pour les 10 500 habitants de Lifou. Nous rejoignons le centre bourg de Wé en stop car la marina est à l'opposé des commerces. Nous trouvons presque tout ce dont nous avons besoin, y compris du WiFi. A la fin de notre séjour le WiFi de la marina est mis en service.... cela faisait deux ans que les résidents l'attendaient.

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Le temps s'installe durablement à la grisaille et à la pluie. Nous trouvons un jour plus clair pour louer une voiture et faire le tour des quelques points à ne pas manquer comme les falaises de Jokin, les plages de Luengoni et Peng, la baie de Santal. Les côtes et les baies sont très belles mais la route plate sur le plateau calcaire bordée d'une végétation dense est monotone.

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La province des îles Loyautés constitue une région radicalement différente des autres provinces : nord et sud de la Nouvelle Calédonie. Les îles Loyautés représentent la quintessence de la culture mélanésienne où la société kanak traditionnelle est la mieux préservée. On y vit encore à l'heure de la « coutume » et de la « tribu » et seuls les kanak peuvent posséder des terres sur ces îles. Lifou possède trois « chefferies » qui regroupe la petite douzaine de tribus . Malgré la colonisation des autorités françaises et des congrégations religieuses, en dépit des invasions, des guerres tribales et religieuses et de la lutte pour l'indépendance, les clans ont conservé leurs structures traditionnelles et leur mode de vie simple et proche de la nature. Considérée mélanésienne la population de Lifou s'est cependant mélangée avec des Polynésiens arrivés avant le XVIII° puis avec les baleiniers et santaliers anglo-saxons au XIX° siècle.

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Nous mettons à profit notre séjour en marina pour confectionner, avec le tissu acheté chez le voilier de Port Denarau et la machine à coudre acquise à Lautoka, une protection pour l'hivernage qui englobe la table de cockpit et la colonne de barre. Ainsi le teck de la table centrale grisera moins et le tableau de bord du moteur Volvo sera mieux protégé des intempéries. C'est notre première réalisation.... il nous reste maintenant à faire le taud de la bôme.

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Finalement le dimanche 15 juillet, après un dernier BBQ avec les amis de la marina, nous quittons en fin d'après-midi Wé en direction du caillou et la passe de la Havannah qui permet de rentrer dans le lagon sud. Il est nécessaire de se présenter dans la passe à l'étale de basse mer pour ne pas affronter le mascaret ni des courants trop forts. En quittant la baie de Chateaubriand dans laquelle se nichent la marina et le port de Wé, nous avons encore un vent d'Est musclé (25 nœuds) et une mer très désordonnée et fatigante. Après le cap des pins, au sud de Lifou, nous infléchissons notre route et la traversée devient tout de suite plus confortable d'autant plus que le vent faiblit progressivement. Nous franchirons la passe au moteur, faute de vent le lendemain midi. Dans l'après-midi nous entrons dans la vaste baie de Prony et trouvons un mouillage à la taille de Ramatoa dans une des nombreuses échancrures de la côte de « Bonne Anse »... il y a de la place pour un bateau... pas deux ! La nature minérale du paysage sud calédonien est grandiose et le soir nous avons une superbe lumière au soleil couchant.

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Le mardi 17 juillet nous remontons le bras de mer à l'ouest de la baie de Prony qui conduit au trou à cyclone du « Carénage ». Nous mouillons dans un des bras du Carénage, là aussi seul au monde. Nous explorons la rivière en annexe jusqu'à une chute d'eau et allons nous baigner dans le bain japonnais : en fait il s'agit d'une petite piscine aménagée sur une source d'eau chaude. Elle est très appréciée d'autant plus que le temps est gris et frais.

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Le mercredi 18 juillet, nous parcourons les 34 milles qui nous séparent de Nouméa sous ciel bas, gris et une pluie quasi continue. En début d'après-midi nous pénétrons dans la petite rade et la baie de la Moselle. Le mouillage du coté de la marina est bondé, nous mouillons en face à Nouville. Le temps se dégage ne soirée et nous gratifie d'une lumière superbe sur la ville de Nouméa.

 

Le lendemain, nous partons en reconnaissance à terre pour y trouver nos marques car Nouméa sera notre base arrière pour les trois mois à venir. Passage à la marina de Port Moselle qui, heureuse surprise, nous offre une place au ponton des visiteurs pour une durée de trois jours.... retour au bateau, nous l'occupons immédiatement. En réalité nous allons pouvoir séjourner 11 jours au ponton des visiteurs. C'est bien commode pour les courses, l'avitaillement et la découverte de la ville qui nous plait très vite à tous les deux. Le marché municipal, fruits légumes et poissons, est à deux pas du bateau, c'est super commode ! De plus nous sommes merveilleusement accueillis par Pierre et Dany... des amis de voileux croisés à La Rochelle en janvier dernier.

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Nouméa occupe une vaste péninsule. La ville ancienne se déploie face à la baie de la Moselle, les nouveaux quartiers balnéaires s'étagent sur les collines au dessus des baies de l'Orphelinat, des Citrons et de l'anse Vata. Des rues rectilignes quadrillent le centre de Nouméa autour de la grande et agréable place des cocotiers.

 

C'est le capitaine de vaisseau Tardy de Montravel, envoyé par la France en 1854 qui installe la capitale de la colonie. Nouméa s'appelle alors Port de France. Dès 1860, un pénitencier est installé sur la presqu'ile de Nou puis un bagne à Ducos. Ces prisonniers métropolitains contribuent au développement progressif de la ville avant les débuts de l'exploitation minière (or et nickel) en 1875. La révolution industrielle et le développement du nickel modifient durablement l'économie et les modes de vie à Nouméa. La seconde guerre mondiale voit arriver 40 000 soldats américains, Nouméa devient un quartier général des forces US dans le Pacifique. Cette présence développe la ville et la fait entrer dans l'ère moderne. Le boom du nickel en 1960 et 1970 se traduit par une poussée démographique.

 

Le mouvement indépendantiste kanak est apparu après le deuxième conflit mondial. Inspiré par l'indépendance de pays voisins (Fidji en 1970 et Papouasie Nouvelle Guinée en 1975) il se radicalise. Les évènements violents de 1984-1988 traduisent les affrontements entre loyalistes et indépendantistes dont le paroxysme se situe en avril 1988 avec le massacre de la grotte d'Ouvéa. Les accords de Matignon en 1988 signés par Michel Roccard, Jean Marie Tjibaou et Jacques Lafleur constituent un véritable traité de paix qui apporte un rééquilibrage politique et économique entre les ethnies et la division de la Nouvelle Calédonie en trois Provinces. Au cours des scrutins suivants les provinces du Nord et des Îles passent aux mains des indépendantistes alors que celle du Sud reste aux loyalistes.

 

Les accords de Matignon de 1988 sont suivis en 1998 par ceux de Nouméa sous l'égide de Lionel Jospin. Le référendum d'autodétermination est renvoyé au plus tôt en 2014 afin de favoriser une période de croissance économique. La Nouvelle Calédonie gagne en autonomie et devient un POM (Pays d'Outre Mer) avec des compétences élargies : institutions locales, gouvernement, congrès et transfert progressif des compétences de l’État français au gouvernement de la Nouvelle Calédonie. « Que se passera-t-il après 2014 ? » la question est dans toutes les têtes, un « destin commun » est il possible ?

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Nous profitons de notre séjour au ponton de la marina pour prendre les contacts avec les différents artisans qui vont devoir travailler sur Ramatoa. En effet, nous nous lançons ici dans des travaux d'amélioration ou de remise en état sur le voilier.

Au programme des travaux :

- Remplacement du bimini pliable par une structure fixe en alu et installation de trois panneaux solaires supplémentaires ce qui devrait porter la puissance totale à 525 W.... plus confortable.
- Nouvelles toiles de bimini, lazy bag et capote.... nous abandonnons la couleur verte pour passer au jaune.
- Installation d'un convertisseur sérieux 1600 W.

- Remplacement de la VHF fixe par une Icom couplée à un transpondeur AIS Icom. (L'accident survenu à nos amis Suisse de Riga II au large de l'Australie [collision avec un cargo qui a commis une erreur de barre] nous a fait réfléchir sur notre propre équipement et optons pour un transpondeur AIS classe B avec possibilité d'appel en DSC direct sur la cible).
- Plus une multitude de petits bricolos.... comme d'habitude !


En réalité, je pensais faire faire ces travaux en Australie à l'hivernage. Mais Riga II est très mécontent des travaux faits à Bundaberg, tarifs exorbitants et travail très mal fait. Donc quitte à payer cher... je voudrais que le travail soit bien fait.  Après avoir fait fonctionner le bouche à oreille des voileux de la place, nous pensons avoir trouvé les bonnes adresses et surtout les bonnes personnes (chaudronnier et soudeur alu, voilier pour les toiles du bimini et du lazy bag).
De plus bénéficiant de la position du bateau en IFT (Importation en Franchise Temporaire) vis à vis de Douanes j'ai tout intérêt à faire venir des matériels de France en HT (VHF fixe et AIS ICOM). Je fais de la même façon avec les fournitures achetées sur place en Nouvelle Calédonie (Panneaux solaires, régulateur, convertisseur...).


Nous mettons donc à profit cette longue escale à Nouméa pour faire ces travaux. Nous voudrions boucler cela avant la fin du mois d'août de façon à pouvoir profiter du lagon sud en septembre - octobre avant de partir pour Brisbane. La sortie du bateau est prévu à Scarborough au début du mois de Novembre et le retour en FR à la mi novembre.

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Je fais naturellement une partie des travaux par moi-même mais pour la chaudronnerie et la sellerie je fais appel à des artisans de la place.... mais cela prend du temps... l'établissement des devis aussi... nous sommes sous les tropiques... même si la météo au quotidien s'emploie à nous prouver le contraire. Nous attrapons tous les deux une bonne grippe comme bon nombre d'habitants de Nouméa. De plus le pays bat des records de froid (depuis 1932) pour un mois d'Août : la nuit la température peut descendre à 13-14 ° et ne pas dépasser les 17-18° au plus chaud de la journée. Les pulls et les polaires sont de retour.... les antibiotiques, les aérosols et l'actifed également.

 

La grippe, le froid et le temps très maussade ne nous empêchent pas de rejoindre la baie voisine de Numbo. Il s'agit d'une baie industrielle voisine de Nouméa où se trouvent des chantiers navals de tous types et en particulier l'atelier Nauticalu qui va nous confectionner notre nouveau bimini. Nous stationnons dans un chantier qui ressemble plus à une friche industrielle qu'à un chantier naval plaisance... c'est un peu la zone... on n'a pas vraiment envie d'y laisser Ramatoa sans surveillance. Nous y restons huit jours, le temps de démonter l'ancien bimini et de faire les nombreux essayages du nouveau fait sur mesure. Maintenant le bimini est parti à la sellerie pour confection de la toile en forme avant de revenir à l'atelier de chaudronnerie pour mise en peinture et une pose sur le voilier d'ici un petit mois.

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Le mardi 7 aout, nous revenons à Nouméa distant de six nautiques et prenons un corps-mort qui nous est prêté dans la baie de l'orphelinat. Nous retrouvons des têtes connues des bateaux copains déjà croisés : « Cocon'Co » de Marc et Corinne, « Cosa Nostra » de Mygdali et Andreas, « Soumabre » de Pascal et Caroline. Nous avons également vu « TiSoaz » de jean-Pierre et Françoise qui attend sur le terre-plein de Nouville le retour de son skipper.

 

Nous n'avons pas encore eu le temps de visiter Nouméa en profondeur, nous allons le faire entre deux sorties de quelques jours dans les baies et îlots voisins pour récupérer de nos grippes respectives.

Le nouvel album Nouvelle Calédonie contient nos premiers clichés de Lifou, de la baie de Prony et de Nouméa. Il va s'enrichir au fil de notre séjour et de nos balades.

 

Dominique & Benoît sur Ramatoa dans la baie de Saint Vincent – Nouvelle Calédonie.

Mis en ligne, le 21/08/2012 à Nouméa.

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