Les deux semaines en France entre La Rochelle, Nantes et Paris sont très vite passées. Le beau temps n'était pas au rendez vous, mais pour le mariage de Cécile, tout c'est très bien déroulé, nous sommes passés entre les gouttes.
Nous retrouvons Ramatoa le 27 août dans la marina Docca de Alcantera au coeur de Lisbonne, le thermomètre culmine à nouveau à 38°... quel changement !
Quelques jours de bricolage à bord, d'avitaillement et de vérifications diverses. Le temps de ranger notre beau vélo pliant ramené dans nos bagages et nous voilà prêt à larguer les amarres pour rejoindre quelque part dans l'océan Atlantique un ensemble d'îles où l'imagination devient réalité... l'archipel de Madère... avec pour première étape l'île de Porto Santo à 500 milles nautiques de Lisbonne.
Parti le vendredi 1° Septembre à 10H30, nous avons descendu le Tage dans un souffle d'air et surtout avec l'aide du courant de marée descendante, c'était splendide.
Dégagé de la côte, le vent s'est rapidement établi au N-NW de 17 à 25 noeuds avec une mer agitée, conditions un peu difficile pour nos estomacs qui avaient perdu l'habitude d'être secoués. Nous traversons le rail des cargos (Gibraltar - cap Finisterre) mais nous ne voyons que deux ou trois bâtiments dans chaque sens.
Nous bouclons nos premières 24 heures avec 150 milles au compteur (Une 1° pour Ramatoa, précédent record à 139 milles).
La deuxième journée est moins brillante avec un vent qui faiblit un peu et tourne au NE ce qui nous fait du plein vent arrière, ce n'est pas à cette allure que nous allons battre le record de la veille. Nous ne parcourons que 125 milles dans cette deuxième journée, il nous reste 219 milles pour atteindre Porto Santo.
Le troisième et le quatrième jours s'effectueront dans une brise évanescente, et nous faisons du moteur pendant presque la moitié du temps.
Nous arrivons en vue de Porto Santo en fin de nuit du 4 au 5 septembre à 6H30. La lune se couche derrière l'île que nous découvrons à l'aube très pâle. Petit tour de reconnaissance dans le port mais nous préférons mouiller à l'extérieur devant la belle plage. Premier bain dans une eau chaude et couleur turquoise. Le temps est splendide, le vent est chaud, l'eau est claire... c'est déjà un peu l'Afrique mais aussi encore l'Europe avec une architecture coquette et propre. Le dépaysement est grand et ce premier contact avec l'archipel de Madère nous enthousiasme.
Nous venons de boucler notre première longue étape en couple sans aucune difficulté particulière. Nous avons parcouru 498 nautiques en 93 heures dont 24 de moteur. La belle moyenne du premier jour à 6,25 noeuds est vite retombée à 5,3 noeuds sur la traversée. La pêche à la traîne a été calamiteuse, rien de rien... par contre un paquet de mer a déposé sur la plage avant de Ramatoa trois petits encornets ... ils préfigurent les poissons volants que nous relèverons chaque matin dans les eaux tropicales dans les alizés, un peu plus au sud. Puis il y eu aussi le traditionnel ballet de dauphins et même un tout petit rouge gorge épuisé venu se réfugier quelques instants dans la cabine de Ramatoa.
Dans la matinée, nous prenons une place dans la petite marina de Porto Santo, l'espace est réduit et le vent tombe de la montagne en rafales à 20-25 noeuds. Pourquoi faut-il qu'il y ait trop de vent lors des manoeuvres de port et pas assez lors des traversées? La marina est remplie d'oiseaux du large, de voiliers en partance pour les Caraïbes ou pour un tour d'Atlantique. Nous commençons à rencontrer, au fil des escales d'autres participants du RIDS : à Lisbonne nous retrouvons « Glen Feeling 2 », à Porto Santo nous faisons connaissance de « Cimano II » et voyons repartir « Fiddle Dedee ». Sur le mur de la digue abri, de nombreux voiliers en partance laissent une trace colorée de leur escale à Porto Santo.
Vous trouverez de nouvelles photos dans l'album de l'étape 02 Lisbonne-les Canaries et dans celui de Ramatoa au quotidien.
Benoît & Dominique sur Ramatoa, rédigé et posté à Porto Santo le 07/09/2006.