Nous sommes arrivés le jeudi 23 juillet au petit matin à la marina Taina à Tahiti. Le mouillage est saturé, toutes les bouées sont occupées, nous mouillons en limite du chenal au sud de la marina. Nous avons réservé une place à quai à la marina à partir du 30 juillet, cela facilitera les gros approvisionnements avant l'arrivée le 4 août de Cécile, Guillaume et Thomas.
Mais d'ici là nous avons de très longues listes de courses et de bricolos à effectuer tant du coté technique que du coté de l'intendance.
Pour ma part, il me faut :
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Effectuer les formalités douanières d'entrée en Polynésie.
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Réparer le support d'alternateur Mastervolt dans un atelier de mécanique générale qui me fait un travail remarquable, c'est comme cela que le montage d'origine aurait du être fait...
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Acheter un moteur HB pour remplacer le 6cv 4 temps Tohatsu qui donne de graves signes de faiblesse et que Dominique ne peut pas démarrer. Mon choix (limité à Papeete) se tourne vers un Tohatsu 2 temps de 9,8 cv. Mise en vente de l'ancien HB.
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Acheter de l'antifouling en prévision du prochain carénage à Raiatea.
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Tenter sans succès de faire réparer le cordon du micro de la BLU Icom qui s'est usé et coupé.
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Mettre en place des filets de protection dans les passavants pour le petit Thomas.
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Effectuer les compléments habituels des pleins (huile, gasoil, essence et gaz...).
Du coté de l'intendante, la liste n'est pas moins longue :
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Avitaillement pour 5 personnes et trois semaines, heureusement l'hypermarché Carrefour est à moins de 500 mètres et nous ramenons les caddies jusqu'au bateau sur le quai.
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Lessives multiples.
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Confectionner des housses de protection pour les coussins du carré... toujours pour Thomas !
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Soins dentaires urgents pour une douleur persistante sous une dent couronnée qui dure depuis Panama !
A cela s'ajoute toutes les opérations de maintenance et d'entretien de Ramatoa, de nettoyage et de rangement en prévision de l'arrivée des enfants et petit-enfant. Les journées sont bien remplies et nous découvrons très vite les quartiers de Papeete et les zones industrielles du port autonome. Les allers et retours s'effectuent en bus ou en truck. Le soir nous allons souvent avec Laurent de Balae ou avec Eva & Georges de Kopernik manger à une roulotte au rond-point de Punaauia.
Mardi 4 août, c'est le jour J... à 4H30 nous sommes à l'aéroport et accueillons les Puceulois (Habitants de Puceul-44390), tous un peu pâles et fatigués par ce long voyage. Embrassades et colliers de fleurs et en route vers la marina avec le véhicule aimablement prêté par Valérie et Patrick du catamaran Oiri. Installation à bord de tout ce petit monde. Quel bonheur de recevoir ses enfants et de retrouver la famille !
L'archipel des îles de la Société s'étend sur 400 milles nautiques, est situé dans la partie la plus à l'ouest de la Polynésie française et forme la région la plus importante et la plus peuplée avec près de 250 000 habitants. Il est composé en majeure partie d'îles hautes, d'origine volcanique et le plus souvent entourées d'un vaste lagon navigable percé d'une ou plusieurs passes généralement faciles d'accès. On distingue les « îles au vent » avec principalement Tahiti et Moorea et les « îles sous le vent » (100 milles plus à l'ouest) avec Huahine, Raiatea et Tahaa qui partagent le même lagon, Bora Bora et enfin Maupiti la plus occidentale. Avant de partir vers ces îles mythiques, quelques mots et nos impressions sur Tahiti.
En réalité, nous avons fait comme la grande majorité des touristes en Polynésie, nous avons peu séjourné à Tahiti et nous ne connaissons que la capitale Papeete qui accueille plus de la moitié de la population de la Polynésie française. C'est une ville commerçante, animée, sale, bruyante, encombrée et polluée... bref tout pour nous plaire. Il y a peu de beaux édifices et le front de mer est un vaste chantier permanent, toutefois le marché et sa halle sont spectaculaires. Avec les enfants nous visiterons les principaux sites de Papeete le lendemain de leur arrivée. Tahiti mérite mieux que cela et il faut s'éloigner de la capitale pour découvrir de très beaux sites sauvages et montagneux.
Le port de Papeete, véritable poumon économique de la Polynésie française, est très actif. De plus il accueille toutes les liaisons marchandises et passagers vers la totalité des archipels de la Polynésie, le trafic est incessant. De même l'aéroport international de Tahiti-Faaa reçoit le trafic long courrier mais est aussi le siège de tout le trafic interinsulaire fort actif.
Historiquement Tahiti est d'abord sous influence anglaise au début du XIX° siècle et la France y établit un protectorat sous le règne de la reine Pomare IV en 1842. Il faut attendre la fin du second conflit mondial pour que le statut évolue vers un Territoire d'Outre-Mer. Les polynésiens disposent aujourd'hui d'une très large autonomie avec un gouvernement et une assemblée propres. Papeete est le siège de tous les services de l'état français et du gouvernement local.
Jeudi 6 août nous quittons Tahiti et la marina Taina pour franchir le petit bras de mer large de 10 milles et rejoindre l'île sœur de Moorea. Le temps est au grand beau fixe,la mer est calme, le vent inexistant, nous faisons la totalité de la route au moteur. Pour les nouveaux arrivants, à bord chacun prend ses repères. Thomas se familiarise très vite avec ce nouvel environnement. Une vingtaine de milles plus tard nous mouillons dans le lagon de Moorea à l'ouvert de la baie d'Opunohu, une des deux grandes baies profondes qui échancrent la face nord de l'île. Le site est magnifique, les fonds superbes et poissonneux et il y a une douzaine de voiliers au mouillage. L'île est spectaculaire avec ses deux grandes baies et les montagnes qui culminent à près de 900 mètres.
Découverte en même temps que Tahiti par Wallis en 1767, Bougainville et Cook débarquèrent également sur Moorea. La société Maorie est vite décimée par les maladies et l'alcool. La majorité des habitants de l'île (12-15000) travaille à Papeete et emprunte quotidiennement les ferrys et navettes qui les relient à la capitale.
De notre coté nous partageons notre temps entre baignade, exploration du lagon et des patates de corail et la plage pour le petit mousse. Vendredi matin, nous embarquons tous dans l'annexe et rejoignons par l'intérieur du lagon à proximité de la passe voisine un banc de sable peuplé de raies. Le spectacle est sans danger, unique et inoubliable, avec de l'eau jusqu'à la ceinture les raies nous frôlent et il est possible de les caresser et de les nourrir dans la main. Thomas et ses parents apprécient le spectacle.
Le temps se couvre et il pleut, nous décidons de lever l'ancre et de rejoindre Huahine, 80 milles plus loin. Nous effectuons cette route de nuit par mer belle sans aucun vent et sous de copieuses averses. Les Puceulois dorment tous, Dominique et moi, nous nous partageons la nuit. Le jour se lève sur Huahine toute proche, le beau temps est revenu. Nous franchissons la passe Farerea et nous nous glissons derrière les motu Murimahora et Tarohu. La baie est totalement sauvage, l'eau calme comme un lac, le spectacle est superbe. Nous naviguons à vue entre les blocs de corail, l'eau est transparente, il est difficile d'estimer la profondeur réelle. Nous mouillons, seul au monde dans 3 mètres d'eau, derrière le motu Tarohu. Le site est splendide et il plait d'emblée aux enfants. Baignade, snorkeling, excursions sur le motu et vers le récif barrière. Thomas bénéficie même de son petit banc de sable à quelques mètres de Ramatoa.
Huahine, haute de 9 milles du nord au sud et large de 6 milles d'est en ouest est composée de deux îles : Huahine nui au nord qui culmine à 669 mètres et Huahine iti au sud à 462 mètres. Elles sont séparées par un chenal étroit et peu profond, navigable pour les seules embarcations, un pont les relie. Les reliefs sont doux et les pentes verdoyantes. Elle fut la dernière des îles sous le vent à être rattachée à la France en 1888 soit quarante années après Tahiti. La citoyenneté française ne fut accordée qu'en 1946.
Nous restons 48 heures dans ce petit bout de paradis et le lundi 10 août nous ressortons par la passe Farerea, contournons le lagon de Huahine par le nord pour gagner Tahaa à un vingtaine de milles et qui nous semble très proche tant le temps est clair... mais toujours sans aucun vent (5 nœuds dans les rafales). Route au moteur, grand voile haute, depuis le départ nous n'avons pas encore fait route à la voile, Guillaume doute d'être sur un voilier ! Nous devrions découvrir les mouillages de la côte ouest de Huahine à notre retour vers Tahiti.
Nous entrons dans le très vaste lagon qui ceinture les îles de Raiatea au sud et de Tahaa au nord par la passe Toatioru pour gagner un mouillage au fond de la baie d'Haamene, profonde échancrure sur la côte est de Tahaa. Déception : le mouillage est sauvage et fort bien abrité devant le petit bourg pas si typique, mais l'eau n'est pas claire, comme c'est souvent le cas dans les fonds vaseux des baies. Pas de baignade mais débarquement à terre : courses à l'épicerie et balade dans le village qui abrite le seul collège de l'île. Dès le lendemain nous corrigeons vite le tir et gagnons un mouillage superbe sous le vent du motu Mahaea dans une flaque d'eau turquoise par 4-5 mètres de fond. Le mouillage est fréquenté par les voiliers de location des bases Sunsail et Tahiti yacht Charter de Raiatea. Nous passons la journée à nous baigner et à explorer le lagon. Thomas apprécie de plus en plus et réclame souvent de « se mener bateau » à interpréter par se promener en annexe pour aller à la plage où tout simplement pour se faire secouer dans les vagues ! Je mets l'après-midi à profit pour faire un peu de mécanique et résoudre avec succès les problèmes de désamorçage du circuit de gasoil du groupe électrogène qui refusait de démarrer.
Les îles sous le vent passent sous souveraineté française en 1888 mais la rébellion de Raiatea et Tahaa dura jusqu'en 1897 où elle fut éteinte après l'envoi de trois navires de guerre et plus de mille hommes. Les chefs de la rébellion sont alors envoyés en exil à Nouméa. Tahaa est l'île de la vanille, peu peuplée alors que sa grande sœur Raiatea, avec qui elle partage le même lagon navigable percée de dix passes, est l'île sacrée qui demeure un centre culturel et religieux important dans le Pacifique et la grande Polynésie.
Nous disposons du WiFi au mouillage et les prévisions météorologiques ne sont pas excellentes. Nous préférons écourter notre exploration du lagon de Raiatea-Tahaa qui dispose d'un très grand nombre de mouillages pour gagner au plus vite Bora Bora.
Mercredi 12 août 2009, navigation au moteur sur le lagon dans le bras qui sépare Tahaa de Raiatea pour contourner le sud de Raiatea et rejoindre la haute mer par la passe de Paipai en direction de Bora Bora qui passe pour être la perle du Pacifique. Vent nul, beau temps avec quelques averses et toujours du moteur, la houle assez forte de sud-ouest (2-2,5 m) brise fortement sur le récif de chaque coté de la passe, le spectacle est magnifique et impressionnant. Dans la passe nous sommes suivis de peu par un caboteur qui ravitaille Bora Bora, nous le voyons s'éloigner en piquant du nez dans la houle et en roulant fortement. Six heures plus tard nous embouquons la large et unique passe du lagon de Bora Bora : la passe Teavanui. Il y a de nombreux voiliers au mouillage du yacht club ainsi qu'à l'entrée du lagon à l'abri du motu Tapu. Un paquebot est au mouillage dans le lagon devant Vaitape la seule ville de l'île. Nous nous glissons entre la barrière et le motu Topua et mouillons dans quelques mètres d'eau. Nous sommes à l'abri de la mer et voyons la houle briser sur le récif mais nous ne sommes guère à l'abri du vent qui se lève en soirée. La météo se dégrade et annonce un épisode de Maramu, vent fort du sud, débutant au sud-ouest et finissant au sud-est dans l'alizé et qui amène de la pluie et des bourrasques de vent soutenus (25 nds) avec des rafales assez fortes à 30-35 nœuds.
Avec Tahiti, Bora Bora est la plus connue et la plus mythique des îles de Polynésie. Découverte par Cook en 1769, elle devient française en 1888. Les USA y installent en 1942 une importante base aéronavale pendant la guerre du Pacifique contre le Japon et à ce titre elle possède le plus ancien aérodrome en Polynésie. Le navigateur solitaire français Alain Gerbault contribua à sa renommée et ses cendres y reposent. La réputation de Bora Bora et les incitations du gouvernement Polynésien ont favorisé au cours des quinze dernières années la construction de nombreux hôtels de très grand luxe, dont les bungalows sont sur pilotis, qui en font aujourd'hui la première destination touristique de Polynésie et la plus couteuse au monde. L'offre y dépasse largement la demande, mais toutes les grandes chaînes hôtelières se doivent d'avoir leur enseigne sur le lagon de Bora. La crise touristique de Bora Bora a précédé la crise économique actuelle, le recul est sensible et de l'ordre de 20 à 30%.
Jeudi 13 août, le Maramu souffle grand frais, l'île est balayée par de violents grains de pluie et de vent... aujourd'hui cela ne sera pas une journée dans l'eau mais sous la pluie et nous en profitons pour nous rendre à Vaitape. Pour cela nous changeons de mouillage et allons prendre un coffre devant le BBYC pour « Bora Bora Yacht club »... quelle classe ! Nous irons à pied découvrir Vaitape, avec ses innombrables boutiques et joailleries pour touristes qui vendent des perles noires de Tahiti, mais en fait des touristes, nous en verrons peu car ils sortent rarement du périmètre des hôtels. Nous faisons quelques courses. Cécile et Guillaume iront fêter leurs « noces de froment » (3° anniversaire de mariage) dans un hôtel de rêve et ils y passeront une nuit. De notre coté les grands-parents assurent bien volontiers la garde de Thomas avec qui nous multiplions les occasions de « se mener en bateau » pour son plus grand plaisir. Pour sa part, le grand père souhaite conserver un souvenir indélébile et imbécile de son passage au BBYC et il s'ouvre l'arcade sourcilière sur un placard de la salle de bain qui s'est ouvert malencontreusement et me voilà parti à pied à Vaitape pour me faire poser quatre points de suture au dispensaire par un infirmier... ex militaire de la Légion Étrangère... finalement nous avions plein de choses à nous dire, la séance de couture a été très intéressante !
Le Dimanche 16 août, le beau temps revient tout doucement même si le Maramu ne s'essouffle pas et nous filons dans le lagon sur la côte est de Bora Bora. Les paysages sont sublimes car nous naviguons souvent dans quelques mètres d'eau seulement et les couleurs sont exceptionnelles. Nous ne comptons plus les bungalows sur pilotis des hôtels qui colonisent la quasi totalité des motu. Fort heureusement il reste de grands espaces vierges de constructions et nous trouvons notre petit coin de paradis en mouillant dans le sud du lagon à l'abri du motu Torere. Du bateau nous assistons au spectacle inoubliable des levers et couchers de soleil sur le cône volcanique qui domine l'île de ses 727 mètres.
Nous passons près de trois jours dans ce cadre idyllique avec des snorkeling au jardin de corail où nous voyons de très nombreux poissons, des raies et de très beaux coraux, des balades sur le motu pour aller voir la mer se briser sur le récif. Le temps passe vite, le beau temps revient progressivement et le vent fort s'assagit. Le planning de retour des enfants est modifié pour éviter un retour pénible vers Papeete à la voile avec trop ou pas assez de vent. Un vol retour Raiatea – Papeete par Air Tahiti est réservé depuis Bora Bora, ce qui nous laissera plus de temps pour explorer le lagon de Tahaa et Raiatea.
Mercredi 19 août, nous quittons le sud de Bora Bora pour rejoindre Tahaa. Comme à l'habitude le vent est retombé, la mer est calme et le temps s'est mis au beau. Nous effectuons toute la route au moteur et pénétrons dans le lagon de Tahaa par la passe Paipai, nous prenons un coffre à la pointe de Toamaro à la marina Iti. Nous effectuons un aller-retour vers Raiatea à la marina Apooiti pour quelques courses et regagnons le mouillage de la pointe Toamaro sur l'île de Tahaa. Le lagon de Tahaa-Raiatea est sillonné d'innombrables vedettes et navettes de transports de passagers, l'une d'entre-elles le « Maupiti Express » qui assure des rotations avec Bora Bora et Maupiti a été rebaptisé par les îliens le « Vomiti-Express ». Les polynésiens vivent sur le lagon mais n'ont pas le pied marin en haute mer. Nous décidons de faire le tour des îles Tahaa et Raiatea par l'intérieur du lagon ce qui représente près de 55 milles de navigation.
Nous débutons notre périple, jeudi 20 août, par le tour de Tahaa. Une fois n'est pas coutume nous pouvons naviguer à la voile dans le lagon pour gagner le mouillage devant le motu Tautau où se niche le plus luxueux hôtel de Polynésie, fréquenté par de grandes vedettes et acteurs de cinéma. Nous ne trouvons pas l'endroit où nous pouvons mouiller car les fonds passent brusquement de 20 à 1,5 m. Nos tentatives infructueuses se soldent par une pastille de sécurité du safran qui saute après avoir touché à plusieurs reprises. Nous abandonnons et poursuivons notre tour de Tahaa et trouvons quelques milles plus loin un superbe mouillage désert dans quelques mètres d'eau au sud du motu Tehotu. Débarquement sur la plage et promenades en annexe occupent l'après-midi. Le soir nous sommes seuls au monde pour assister à un coucher de soleil sublime sur Bora Bora.
Vendredi 21 août, les enfants décident de rejoindre le motu Nao Nao au sud de Raiatea, c'est à l'opposé de notre position actuelle dans le lagon, il y a plus de 30 milles à parcourir... au moteur car le vent faible nous souffle dans le nez ou nous fait totalement défaut. Six heures plus tard en ayant longé toutes les côtes nord et est de Tahaa puis de Raiatea, nous mouillons sous le vent du motu Nao Nao. Le calme est garanti, le mouillage solitaire, le site est totalement sauvage. Baignade, snorkeling et plage sont au programme de l'après-midi, pour ma part je m'attaque au nettoyage de la carène de Ramatoa où l'herbe commence à pousser un peu trop à mon goût.
Le lendemain, samedi 22 août, nous poursuivons notre tour de Raiatea avec des passages plus étroits entre les passes Punaeroa et Toamaro. Le balisage est remarquable mais il faut rester attentif et nous finissons par déboucher au niveau de la passe Toamaro et mouillons dans 3 mètres d'eau à l'abri du motu du même nom. Le snorkeling y est superbe, les fonds poissonneux et le corail en fleur... par contre sur la plage les moustiques sont voraces et nous faisons rapidement demi tour.
Dimanche 23 août, nous terminons le tour de Raiatea, toujours au moteur, mais par l'extérieur du lagon car il n'est pas navigable entre les passes de Toamaro et de Rautoanui. Nous passons devant le chantier naval des îles sous le vent où nous désarmerons prochainement Ramatoa et prenons un coffre à la marina d'Apooiti.
Ce tour des îles de Tahaa et Raiatea effectué en quatre journées à l'intérieur du lagon dans sa quasi totalité nous a offert de superbes vues sur l'île de la vanille et sur l'île sacrée et trois mouillages sauvages et solitaires de toute beauté.
Pour le dernier jour avec les enfants nous avons loué un véhicule et nous ferons le tour de Raiatea mais par la terre cette fois-ci. Nous commençons par Uturoa la ville principale de Raiatea et la deuxième ville de Polynésie française avec quelques 5000 habitants. Nous redécouvrons des paysages et des points de vue sublimes sur le lagon et visitons le marae de Taputapuatea, le plus grand de toute la Polynésie. Le soir nous profitons d'avoir une voiture pour effectuer des appros au supermarché d'Uturoa et je me fais retirer mes points de suture au dispensaire... par une fort jolie polynésienne cette fois-ci !
Mardi matin, c'est le moment des séparations et du long retour vers la métropole (Raiatea-Papeete-Los Angeles-Paris) pour Cécile, Guillaume et Thomas qui ne fouleront le sol de Roissy que jeudi vers 11 heures locales.
A midi, nous nous retrouvons seuls tous les deux un peu perdus et tristes. Nous décidons de quitter la marina d'Apooiti et de retourner mouiller près du motu Mahahea à Tahaa. Le temps n'est pas au grand beau fixe et après 48 heures nous nous abritons dans la baie d'Haamene pour préparer cet article et laisser passer le nouvel épisode de Maramu annoncé pour ce weekend. Le rangement, la maintenance, les lessives et le nettoyage de Ramatoa sont attaqués sans beaucoup d'entrain.
Je dresse un bilan en demie teinte de cette croisière familiale de trois semaines dans les îles de la Société... Le temps a été mauvais une semaine sur trois et l'absence de vent durant les deux belles semaines nous a empêché de naviguer à la voile, nous avons donc fait beaucoup trop de moteur au goût de tous. Le programme initial a du être modifié et adapté aux circonstances nouvelles. Cécile adore la mer mais souffre d'un mal de mer persistant, Guillaume adore observer la faune sous-marine mais il a une préférence pour le plancher des vaches... cela ne leur a pas permis d'apprécier pleinement une croisière sur notre petit voilier. Thomas s'est parfaitement adapté à ce nouvel univers et s'est montré très à l'aise tant en navigation qu'au mouillage... encore quelques années et il fera certainement un bon petit mousse. Le grand bonheur de retrouver enfants et petit-fils pour des vacances sur le bateau est bien réel pour nous deux mais la séparation après trois semaines est aussi bien difficile à vivre et avons des bleus au cœur.
Il nous reste un mois avant de mettre Ramatoa au sec à Raiatea et de le désarmer. Après quelques jours de repos nous envisageons de repartir vers Huahine pour découvrir sur la côte ouest les quelques très beaux mouillages de cette île polynésienne qui, contrairement à Bora Bora, n'a pas perdu son âme et est restée authentique. Nous vous en parlerons dans notre prochain et dernier article de notre saison de navigation 2008-2009. Notre retour en Charente maritime est toujours prévu pour le début du mois d'octobre.
N'oubliez pas de découvrir toutes les photos de notre séjour dans les îles au vent et sous le vent dans le nouvel album des « Îles de la Société ».
Benoît & Dominique sur Ramatoa le 31 août 2009 à Raiatea.