Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
18 novembre 2008 2 18 /11 /novembre /2008 21:55

Pour notre quatrième voyage à Trinidad, nous avons enfin trouvé une combinaison de transports aériens satisfaisante : Paris – Fort de France en Martinique, une nuit à l'hôtel et le lendemain vol régional par la Liat qui nous a emmené à Sainte Lucie – Barbade et Port of Spain. Nous sommes arrivés à l'heure avec tous nos bagages et sans tracasseries douanières.... que de progrès par rapport à l'année dernière.

Mercredi 15 octobre nous étions d'attaque pour débuter la très longue liste de travaux pour remettre le bateau en état de naviguer. Tous les travaux demandés en notre absence ont été faits dans les délais prévus : voiles révisées, capote et bimini recousus, le bridge deck à l'entrée de la cabine et la jupe arrière sont maintenant recouverts d'un joli plancher de teck massif.
En dehors des travaux habituels de réarmement (nettoyage, gréement courant à réinstaller, voiles à mettre à poste, remise en service des moteurs, groupe électrogène et désalinisateur, ponçage de coque et antifouling, etc...) j'avais aussi cette année au programme l'échange de la bague hydrolube de l'arbre d'hélice ainsi que le joint Volvo, l'installation d'un winch plus puissant (ST46) en remplacement du ST30 sur le piano babord, La mise en place d'une tresse sur le safran, l'installation du récepteur calculateur AIS et de son antenne VHF... bref du pain sur la planche. 

De tous ces travaux, le démontage de l'arbre d'hélice n'a pas été une mince affaire. Le démontage de l'hélice Maxprop est minutieux mais il s'effectue sans difficultés, désaccouplement du tourteau coté inverseur, remplacement du joint Volvo sans problème... mais la bague hydrolube reste collée et refuse obstinément de sortir, de plus la collerette est totalement usée et découpée (probablement par un fil de pêche). Pour couronner le tout l'arbre d'hélice ne peut pas sortir par l'arrière car il vient en frottement sur le plan de dérive en avant du safran. Prise de tête, conseils éclairés des autres bateaux du chantier, mail et coup de téléphone à Bernard Roucher... et finalement c'est en forçant comme un bœuf que l'arbre finit par sortir en frottant et en marquant l'aluminium. La vieille bague est extraite (totalement collée au tube d'étambot) remplacée par une neuve. Remontage en ordre inverse et in fine mise en place de l'hélice MaxProp... mais le filet inox en bout d'arbre a été faussé... résultat rechanfreiner le bout d'arbre à la disqueuse et refaire le filet avec une lime pour filet au pas de 150 (je ne connaissais même pas l'existence d'un tel outil !). Ouf la galère est finie : 48 heures de travail et des litres de sueur !Pour tout vous dire : le climat à Trinidad en octobre est bien plus chaud et bien plus humide que l'an dernier au mois de décembre, beau temps ensoleillé du réveil jusqu'en fin de matinée puis gros orage et retour du soleil... bain de vapeur de garantie 32° dans le carré et plus de 95% d'humidité. La fatigue et le décalage horaire aidant le moral passe par des hauts et des bas selon l'avancement des travaux et fonction des nouvelles galères rencontrées.

Finalement tout finit par se faire... et nous finissons par l'antifouling, Ramatoa perd sa belle robe blanche pour une robe noire... moins salissante en apparence !Le jeudi 23 octobre nous passons la nuit dans les sangles du travelift (primaire et antifouling sur la dérive entièrement baissée) et le 24 dès huit heures Ramatoa retrouve son élément et nous prenons un poste à la marina de Coral Cove pour terminer notre armement. Montage du nouveau winch et revente immédiate de l'ancien sur le réseau informel quotidien de la VHF. Installation de l'antenne VHF sur le portique arrière pour l'AIS... que c'est long de passer un câble dans sa gaine dans les emménagements.Parallèlement à nous, nos amis d'OpSIS et de SandyII traversent les mêmes affres mais nous prenons tout de même le temps de faire quelques sorties au restaurant ou d'aller déguster une glace ou un expresso chez l'italien. Le mardi 28 octobre, nous sommes allés fêter « Diwali », la fête de la lumière hindoue, dans un village proche de Port of Spain.Le samedi 1° novembre les trois bateaux effectuent les formalités de sortie de Trinidad pour rejoindre les îles Testigos au Venezuela, nous décidons de naviguer en groupe pour des raisons de sécurité. En fin d'après-midi nous quittons Chaguaramas par les bouches du Dragon et mettons cap vers les Testigos sans trop se frotter (pas moins de 20 milles) à la côte vénézuelienne. Navigation de nuit tranquille mais sans vent et avec beaucoup de moteur et le dimanche matin nous entrons dans le petit monde merveilleux des Testigos.Petit archipel à 110 milles de Trinidad, les Testigos sont constituées de deux îles principales quasi désertique habitées par une soixantaine de familles de pêcheurs qui vivent dans ces eaux  poissonneuses et très riches en langoustes dont la saison de capture vient juste de rouvrir la veille. Simples formalités au poste des gardes côtes sur Isla Iguana Grande, le « Commandante » nous accorde royalement quatre jours de séjour dans les îles, car il ne s'agit pas d'un port d'entrée et le séjour est une tolérance accordée par les autorités locales avant de faire une entrée administrative fort longue et complexe à Margarita ou à Puerto La Cruz.Changement de mouillage, une fois les formalités faites, pour traverser vers Testigo Grande où nous mouillons à l'abri d'Isla Langoleta devant la Playa Tamarindo. Havre de paix, cinq à six voiliers, français pour la plupart. Nous avons le sentiment que les vacances commencent ! Excursions à terre, nous escaladons une belle dune de sable pour aller se baigner dans les rouleaux de la côte au vent, le lendemain nous grimpons sur le sommet de l'île pour y découvrir un très beau panorama... mais que la montée est dure dans les éboulis de roches et sous une chaleur implacable. A notre retour, un pêcheur décroche cinq noix de coco sur la plage et nous en offre le jus tout frais.Les journées passent vite entre baignades, excursions, palabres en espagnol, dégustation de langoustes et aussi la continuation des petits bricolos dont finir l'installation de l'AIS avec une mise en service plus longue que prévue.Mercredi 5 novembre, nouveau changement de mouillage, la pioche s'enfouit dans le sable à la Playa Real devant un isthme de sable qui sépare Testigo Grande de Testigo Pequeño. Plus fréquenté mais plus calme que le précédent, nous y retrouvons nos amis de Grykipac qui terminent leur périple au Venezuela et s'apprêtent à remonter vers la Martinique.Jeudi 6 matin nous quittons ce petit paradis à la population si accueillante pour rejoindre Porlamar sur l'île de Margarita... traversée de 50 milles au moteur. Changement radical de paysage, nous mouillons devant une ville avec des tours et des buildings dont l'architecture n'est pas des plus belles, le mouillage est fréquenté et peu accueillant, la seule attraction de cette ville un peu glauque est le hors taxe généralisé sur tous les produits. Le carburant livré à bord par une barque et des fûts de 200 litres y est très bon marché (80 litres pour 10 USD). Nous y passons qu'une seule nuit et nous levons l'ancre dès le lever du jour c'est à dire à cinq heures du matin.

Vendredi 7 : 70 milles de route au moteur pour rejoindre Puerto La Cruz sur une mer d'huile. Nous nous glissons entre les îles Caracas et Chimana du parc national Machima. Le paysage désertique est grandiose, les couleurs éclatantes. Les dauphins nous accompagnent par dizaines. Nous arrivons à 16H30, juste à temps pour nous glisser dans un poste de la marina Bahia Redonda. Je profite de cette étape pour finir l'installation et les réglages de l'AIS (positionner les micro switchs sur les bonnes vitesses de transmission)... et oh miracle tout fonctionne à merveille en autonome et sur la cartographie MaxSea.Nous allons séjourner une quinzaine de jours ici car nous partons lundi 10 novembre après-midi en excursion pendant 9 jours, avec Isabelle et Joseph d'OpSIS, dans l'intérieur du Vénézuela : Gran Sabana et le parc national de Canaima. Tout cela est une autre histoire que nous vous conterons dans le prochain article.

Ne manquez pas de visionner les photos mises dans le nouvel album : Vénézuela

Benoît & Dominique sur Ramatoa à Bahia Redonda – Puerto La Cruz – 9 novembre 2008, mis en ligne le 18 novembre 2008.

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

M
Ravie d'avoir de vos nouvelles... Elles sont bien jolies c'est photo... Que de bleu :-)
J
Chers amis bonjour,Ravis de vous retrouver sur votre blog "génial", on voyage avec vous !!Bien sympa ces îles vénézueliennes, on attend la suite avec impatience.Nous reprendrons nos périples "terriens" lorsque Vincent aura son bras en état c'est à dire dans qq mois !!!En attendant hiver cocooning devant la cheminée.Amitiés à vous deux et  BON  VENT Josyane et Vincent

Bienvenue sur Ramatoa

Ce weblog constitue  notre carnet de voyage......
Il est notre journal de bord au fil de ces années sur les océans Atlantique et Pacifique à bord de "Ramatoa".
Il relate l'avancement du projet du début à son aboutissement... du "Rêve à la Réalité".
Il est tenu à jour  lors de nos escales tout au long de notre aventure maritime.
Il est là pour vous faire partager notre voyage, nos émotions et nos galères !
Bonne lecture....

Rechercher

Mises à jour récentes

Octobre 2012 - Article "Longue escale sur le Caillou".

Aout 2012 - Article "En passant par les Loyautés".

Juin 2012 - Article "Feu d'artifice au Vanuatu".

Archives

Le Rêve...

Voyager à la voile... c'est concrétiser mon rêve de gamin qui préférait dévorer des récits de navigateurs : "le voyage de Damien" et "la Longue route" - plutôt que de travailler correctement au lycée. Aujourd'hui, jeune retraité, le rêve devient réalité. Partir en couple ... et partager une passion commune de voyager à la voile sous les tropiques.                            

La Réalité...

Un voilier baptisé "Ramatoa"

Un skipper : Benoît  et une skippette : Dominique !
Un voyage au long cours en Atlantique, par le Sénégal, le Brésil, l'Amazone, le vénézuela, les Antilles et dans le Pacifique vers la Polynésie française.

Nous contacter...

© Ramatoa.com, tous droits réservés.

Visiteurs