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31 juillet 2008 4 31 /07 /juillet /2008 16:58
Notre dernier article posté à Carriacou est daté du 6 mai 2006, et nous sommes bientôt le 6 août 2008 sans de nouvelles de Ramatoa pendant un trimestre... c'est inadmissible ! Vous avez été nombreux à me le faire remarquer... toujours très gentiment, votre fidélité nous fait plaisir et nous encourage à continuer à vous écrire au fil de nos escales.Nous avons passé une petite semaine au mouillage de Tyrell bay à Carriacou, il est tranquille et l'affluence très raisonnable, fréquenté par des voiliers qui redescendent se mettre à l'abri, pendant la saison cyclonique qui approche, vers Grenade, le Venezuela ou Trinidad. Nous avons un peu de difficultés à nous arracher à la douceur de vivre de cette île que nous apprécions tous les deux, mais le lundi 12 mai nous mettons les voiles pour rejoindre Grenade.Traversée agréable avec un alizé modéré... que du bonheur ! Arrivé sous le vent de la capitale saint George le vent nous abandonne et nous finirons au moteur jusqu'au mouillage de Prickly bay sur la cote sud de l'île. Le mouillage est bien moins fréquenté que lors de notre premier passage. Les formalités se font toujours facilement et rapidement et nous occuperons les trois jours d'escale à compléter notre avitaillement et à bénéficier des facilités du shipchandler tout proche. Notre intention est d'aller musarder pendant une semaine dans les différents mouillages qui se trouvent dans les multiples baies et indentations de la cote sud de Grenade. Les étapes sont ridiculement courtes parfois trois ou quatre milles mais la navigation nécessite d'ouvrir l'œil car le corail n'est jamais très loin, le balisage absent ou non conforme à la carte et aux guides et dès que l'on quitte l'abri d'une baie on retrouve vite la houle creuse d'est.Le 15 mai, notre première étape nous conduit dans la baie d'à coté à Mount Hartman Bay. La petite marina de « Secret Harbour » abrite une vingtaine de voiliers mais il y a de la place pour mouiller devant la marina ou dans l'anse toute proche. Nous avons quelques difficultés à faire tenir notre ancre sur le fond d'herbier et de vase. Cela est suffisamment rare pour que nous signalions quand la Brake nous fait défaut ! Nous sommes au mouillage avec trois voiliers désarmés et trois autres occupés par des anglais. Sur la presqu'île qui sépare Prickly Bay de Mount Hartman Bay il y a une succession de villas splendides avec des piscines somptueuses et des vedettes offshore au mouillage devant la plage privée ou dans le garage à bateau. Grenade a su attirer un tourisme de luxe et l'immobilier n'est manifestement pas à la portée de toutes les bourses et surement pas de celles de la majorité des habitants de cette île. Toutefois la cote sud de Grenade se bétonne luxueusement... mais se bétonne tout de même !Le lendemain, 16 mai, saut de puce pour rejoindre par un dédale de coraux le mouillage de Hog Island. Les guides nautiques le décrivent comme un mouillage sauvage dans un décor exempt de constructions. La réalité est un peu différente... le mouillage est sauvage... oui, mais saturé de plusieurs dizaines de voiliers à l'ancre et par une bonne douzaine de voiliers à l'hivernage sur corps morts. Le site est exempt de constructions... oui mais plus pour très longtemps car la totalité de l'île Hog est piqueté par des bornes de géomètre, un lotissement ou un hôtel de luxe verra prochainement le jour. De plus le passage praticable par les annexes vers Clarke Court Bay sera bientôt coupé par un pont ou une chaussée en construction... les travaux en cours perturbe le calme de ce mouillage qui a du être idyllique mais ne le sera plus pour très longtemps ! Nous explorons en annexe la cote est de Hog island et Woburn Bay et cela ne nous incite pas à y aller mouiller avec Ramatoa. Pendant nos trois jours d'escale nous connaîtrons Marc et Monique qui naviguent sur un très beau Maracuja dénommé « Baloo », ils descendent également vers Trinidad où nous les reverrons.Lundi 19 mai nous quittons Hog island pour rejoindre le mouillage de Port Egmond qui se trouve au fond de Egmond Harbour Bay. Il s'agit d'un trou à cyclone extrêmement bien protégé, le site a du être sauvage avant que les multiples constructions ne mitent le paysage et que les chinois n'attaquent la montagne pour construire une résidence de luxe les pieds dans l'eau ! Par contre nous sommes seuls au mouillage, c'est la première fois depuis bien longtemps et cela mérite d'être signalé ! Il n'y a pas d'endroits pour débarquer en annexe, nous explorons la mangrove. Nous restons une journée dans ce mouillage que nous aimons bien malgré le désagrément du chantier chinois. En abordant Egmond Harbour Bay nous avons vu du large une toute nouvelle petite marina encore vide qui a l'air fort sympathique, il s'agit de la « marina du phare bleue » avec son bateau phare repérable de loin derrière l'île Calvigny... mais l'accès ne semble pas très aisé et le balisage incertain avec de nombreux reefs à fleur d'eau.Mardi 20 mai, cinq à six milles plus loin nous rejoignons la baie de Saint David's Harbour où se nichent au fond de la baie un chantier naval et de gardiennage, il y a même un mini poste de douanes où l'on peut faire des formalités d'entrée ou de sortie. Le cadre est sauvage, nous mouillons à deux pas de la mangrove. Le site est peu construit, nous sommes au bout du monde, il nous plait bien, nous y restons trois jours. Nous prenons le bus et partons en excursion jusqu'à Greenville sur la cote au vent. C'est la deuxième ville du pays mais on est très loin de Saint George et de ses touristes, elle est pauvre et bien peu développée. Au retour nous cueillons des mangues sur le bord du chemin et Dominique en fera d'excellentes confitures avec le sucre roux de Marie Galante. En remontant vers le nord-est il reste bien encore une ou deux baies à explorer mais nous faisons demi tour et retournons vers Prickly Bay où nous avons rendez-vous avec OPSis et Météore.Le temps passe vite à Prickly bay avec les bateaux copains et nous guettons la bonne fenêtre météo pour descendre vers Trinidad car les toutes premières ondes tropicales précurseurs de la saison cyclonique s'annoncent en cette fin de mois de mai. Cette exploration de la cote sud de Grenade nous laisse un peu sur notre faim et ne méritait pas le temps que nous y avons consacré, nous regrettons un peu de ne pas nous être attardé plus longuement dans les Tobago Cays. Prickly est un mouillage commode pour l'approvisionnement et les formalités mais il est rouleur et moins bien abrité que ceux que nous avons pratiqué plus à l'est sur la même cote.

Le lundi 26 mai, OPSis et Météore mettent les voiles vers Trinidad à 85 milles de là. Le lendemain, c'est à notre tour de quitter Grenade en fin de nuit, la météo nous annonce un alizé d'est à 20 nœuds faiblissant fortement sur la fin du parcours, des conditions identiques à celles de la veille. En réalité nous aurons une première moitié de parcours conforme aux prévisions et agréables, mais ensuite le vent s'est progressivement renforcé pour s'installer à 30 nœuds et une mer avec des creux de 3 mètres. Notre dernière traversée aura été à l'image de toute cette saison de navigation dans les petites Antilles et les îles Vierges : ventée et agitée. En fin d'après-midi nous retrouvons avec plaisir les singes hurleurs, les eaux vertes et calmes de Scotland Bay.Mercredi 28 mai nous franchissons au moteur les quelques milles qui nous séparent de la baie de Chaguaramas. Le climat y est toujours aussi oppressant mais bien moins pluvieux qu'en décembre et comme nous sommes moins fatigués que l'année dernière après le périple amazonien nous le supportons plus facilement. De plus nous avons maintenant nos repères pour les formalités, les transports, les bonnes adresses des fournisseurs et des petits restaurants. De la même façon, nous sommes bien plus efficaces pour préparer la mise au sec de Ramatoa. Le vendredi 6 juin, nous sommes les premiers de la journée à sortir dans les sangles du travelift du chantier Peake. Encore quelques jours d'efforts avant d'affronter l'épreuve ultime : le retour en avion en passant par New York où le voyagiste nous gratifie d'une attente interminable de douze heures... bref 37 heures plus tard nous sommes contents de poser le pied à Roissy.La saison de navigation débutée en décembre 2007 se termine et nous commençons déjà à préparer les projets pour l'automne, mais cela est une autre histoire dont nous vous reparlerons dans un prochain article dans lequel nous complèterons sur quelques points le bilan technique élaboré l'été dernier.

Benoît & Dominique à Châtelaillon-Plage (17340) le jeudi 31 juillet 2008.

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commentaires

M
Bon retour parmi nous...Contente de vous lire...A bientôt alors pour de nouvelles aventures :-)

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